ANNONCE

La pédagogie inversée

(page précédente) La ZoneTIC du Cégep Lévis-Lauzon décrit la « pédagogie inversée » (ou classe renversée, flipteaching, reverse instruction) comme ceci : une stratégie d’enseignement où la partie magistrale du cours est donnée […]

Publié le :

Classé dans :

Attention! Ce contenu a été mis à jour il y a plus de 3 ans. Il pourrait contenir des liens qui ne fonctionnent plus. Vous aimeriez que notre équipe le révise? N'hésitez pas à nous écrire!

Array

(page précédente)

La ZoneTIC du Cégep Lévis-Lauzon décrit la « pédagogie inversée » (ou classe renversée, flipteaching, reverse instruction) comme ceci : une stratégie d’enseignement où la partie magistrale du cours est donnée à faire en devoir à la maison, alors que les traditionnels devoirs (travaux, problèmes et autres activités) sont réalisés en classe. Quel est l’intérêt? Lorsque les élèves appliquent ce qu’ils ont appris à l’école en faisant leurs devoirs à la maison, ils rencontrent parfois des difficultés et des questionnements qu’ils ne rapportent pas toujours à l’école le lendemain. De plus, la collaboration entre pairs n’est pas toujours facile à cause des horaires de chacun. Les adeptes de la pédagogie inversée préfèrent donc que les élèves utilisent le temps de classe pour construire, collaborer, lancer des défis, remettre en question leurs apprentissages plutôt que de s’asseoir et écouter.

Dans cette philosophie, les technologies sont omniprésentes. Par exemple, il est possible de préparer la partie magistrale à l’aide d’outils de présentation auxquels on peut ajouter de la voix et exporter le tout pour publication en ligne. De plus, les outils informatiques 2.0 permettent aux élèves de construire et de laisser des traces de leur démarche de résolution de problème. S’il est vrai que les apprenants doivent consacrer beaucoup de temps au départ à maîtriser ces applications, ils développent des compétences incontournables pour le reste de leur vie.

Jonathan Bergmann et Aaron Sams enseignent la chimie à l’école secondaire de Woodland Park au Colorado. Depuis 2007, ils appliquent la philosophie de la classe renversée. Ils ont constaté un changement radical dans leur rôle. « Nous passons la majeure partie du cours à discuter avec les élèves en petits groupes de travail. Lorsque nous constatons que plusieurs équipes butent sur la même difficulté, nous les rassemblons et nous les aidons à résoudre l’impasse, pendant que les autres équipes avancent à leur rythme », expliquent-ils sur le site The Daily Riff. Les deux enseignants sont émerveillés de constater la richesse des interactions qui se développent entre leurs élèves qui s’entraident à apprendre.

Cette pédagogie laisse de côté les points d’évaluation du style « l’élève se comporte-t-il bien en classe? », « est-ce qu’il reste assis tranquillement sans parler? », etc. La vraie évaluation devient : «l’élève apprend-il? Sinon, pourquoi? Est-ce parce qu’il lui manque des connaissances préalables? Parce qu’il traverse des événements difficiles dans sa vie personnelle? Ou parce qu’il considère l’école comme un mal nécessaire plutôt qu’un endroit pour se développer? » Selon les enseignants Bergmann et Sams, identifier cette cause permet naturellement d’intervenir de façon appropriée.

Au Canada, une classe de l’Okanagan Mission Secondary School, en Colombie-Britannique, pratique la pédagogie inversée. Là-bas, les élèves regardent à la maison des vidéos sur lesquels les enseignants expliquent la matière magistrale et vont en classe pour travailler sur leurs projets. L’engouement est tel que l’établissement organise une conférence les 21 et 22 juin prochain sur le sujet. Le projet a aussi reçu une mention honorable de l’Association canadienne d’éducation cette année dans le cadre des prix Ken Spencer.

Pour lire la suite

À propos de l'auteur

Audrey Miller
Audrey Millerhttps://ecolebranchee.com
Directrice générale de l'École branchée, Audrey détient une formation universitaire de 2e cycle en technologies éducatives et un baccalauréat en communication publique. Membre de l'Ordre de l'Excellence en éducation du Québec, elle s'intéresse particulièrement au développement professionnel des enseignants, à l'information à l'ère du numérique et à l'éducation aux médias, tout en s'activant à créer des ponts entre les acteurs de l'écosystème éducatif depuis 1999.

Recevez l'infolettre Hebdo

Recevez l'Info #DevProf et l'Hebdo pour ne rien manquer des nouveautés de l'École branchée!


Vos commentaires

Pour commenter un article et y ajouter vos idées, nous vous invitons à nous suivre sur les réseaux sociaux. Tous les articles y sont publiés et il est aussi possible de commenter directement sur Facebook, Twitter, Instagram ou LinkedIn.

Reproduction de textes

Toute demande de reproduction des articles de l'École branchée doit être adressée à l'organisme de gestion des droits Copibec.

Faites briller vos projets d'école et pratiques gagnantes!

L'École branchée fait circuler l'information dans le milieu scolaire afin d'alimenter la veille professionnelle et valoriser les initiatives émanant du terrain. Allez-y, proposez-nous un texte! >

À lire aussi

Table de concertation en littératie numérique jeunesse : Rendez-vous à MTL connecte

Communiqué — La Table de concertation en littératie numérique jeunesse du Québec sera présente à MTL connecte : la Semaine du numérique à Montréal, le 17 octobre 2024. Les membres prendront part à un parcours d’activités de réflexion et d'idéation sur la thématique « Éducation & Inclusion numérique » qui souligne l’importance de l’accès équitable à la technologie et à l’éducation numérique.

La robotique au service du développement des compétences transversales

Presque toutes les compétences transversales peuvent être rattachées à la robotique. C’est le constat qu’a fait Frédéric Jean, enseignant d’anglais intensif en 6e année au Centre de services scolaire des Bois-Francs. Depuis, il explore les multiples facettes de la robotique pour créer un environnement de classe à la fois plus dynamique et empathique.

FGA – 3 projets d’accompagnement pour l’intégration de pratiques numériques

Le Service national du RÉCIT de la Formation générale des adultes (RÉCIT FGA) rappelle que trois projets d’accompagnements nationaux sont disponibles pour permettre l’amélioration et l’intégration du numérique auprès des élèves, du personnel enseignant, du personnel professionnel et pour les services de formation à distance. Nous vous les présentons.